samedi 18 juin 2016

Un goût de cannelle et d'espoir - Sarah McCoy

Un goût de cannelle et d'espoir - Sarah McCoy

Résumé : Allemagne, 1944. Malgré les restrictions, les pâtisseries fument à la boulangerie Schmidt. Entre ses parents patriotes, sa soeur volontaire au Lebensborn et son prétendant haut placé dans l'armée nazie, la jeune Elsie, 16 ans, vit de cannelle et d'insouciance. Jusqu'à cette nuit de Noël, où vient toquer à sa porte un petit garçon juif, échappé des camps...
Soixante ans plus tard, au Texas, la journaliste Reba Adams passe devant la vitrine d'une pâtisserie allemande, celle d'Elsie... Et le reportage qu'elle prépare n'est rien en comparaison de la leçon de vie qu'elle s'apprête à recevoir.


Pocket ; 491 p. ; 8,2€.

Mon avis : J'attendais beaucoup de ce livre. En effet, plusieurs personnes de mon entourage l'avait lu et adoré. Cela met une certaine pression : on a peur d'en attendre trop et d'être déçu au final. Au départ, c'est ce qui m'est arrivé. Je trouvais cette histoire jolie mais pas exceptionnelle. Puis un revirement s'est opéré et mon avis a changé.

Tout d'abord, je trouve original de la part de l'auteur d'avoir raconté la seconde Guerre mondiale du point de vue des Allemands. Nous avons rarement la possibilité de constater comment ceux-ci ont perçu cette guerre. Elsie, fille de boulangers, est une jeune femme qui a certains points d'ancrage dans le nazisme. Effectivement, sa soeur, Hazel, participe au Lebensborn, une association censée créer de parfaits aryens. Elle a donc des relations avec des SS afin de donner naissance à des enfants qui seront élevés selon les principes du IIIe Reich. Ceci constitue l'un des aspects essentiels selon moi : ces événements sont racontés du point de vue allemand et, pour cette population, cela n'était en rien dégradant. Au contraire, Hazel et les autres jeunes femmes qui y participaient étaient perçues comme une grande aide à la nation. De plus, Elsie entretient un lien ambigu avec Josef Hub, un SS très réputé, qui lui demande même sa main. L'une des premières scènes où l'on rencontre cette jeune femme se déroule lors d'une soirée nazie, où elle accompagne Josef.

Cependant, l'héroïne est une "gentille". Elle se rend vite compte que les nazis commettent certains actes qu'elle ne cautionne pas. Pendant la soirée, un jeune juif de sept ans chante sur la scène. Elle se sent mal à l'aise face à ce spectacle. Dans un premier temps, ce côté attachant et grand coeur d'Elsie m'a dérangée. En effet, j'aurais préféré être face à un citoyen allemand lambda de l'époque, c'est-à-dire un citoyen qui suit les préceptes d'Hitler à la lettre. Néanmoins, au fur et à mesure, j'ai été prise d'affection pour ce personnage et pour son grand courage.

L'histoire d'Elsie, qui commence en décembre 1944, est entrecoupée d'autres épisodes qui ont lieu en 2007 à El Paso, au Texas. On y suit Reba, une jeune journaliste qui doit écrire un article sur Noël à travers le monde. Elle passe donc la porte de la boulangerie d'Elsie, qui vit désormais aux Etats-Unis, afin de recueillir son témoignage. En parallèle, nous suivons les aventures de Riki, son petit ami, qui, lui, travaille au service des douanes entre les Etats-Unis et le Mexique. L'histoire de ce dernier m'a moins intéressée, je ne la trouvais pas spécialement utile.

Si la globalité du livre m'avait bien plu sans être exceptionnelle à mon goût, la fin a changé mon point de vue. En effet, pendant les cinquante dernières pages, il y a eu un concentré d'émotions magnifique et j'ai, je l'avoue, versé beaucoup de larmes. Cela m'a fait ressortir de ma lecture avec le sentiment qu'il y a des personnes qui peuvent changer votre vie. Et, surtout, tout au long de ma lecture, j'ai senti les parfums des pâtisseries allemandes venir me chatouiller le nez. Petit bonus : certaines recettes sont présentes à la fin du livre, pour les passionnés de cuisine !

Ma note : 17/20.

samedi 11 juin 2016

Le Livre des Baltimore - Joël Dicker

Le Livre des Baltimore - Joël Dicker

Résumé : Jusqu'au jour du Drame, il y avait deux familles Goldman. Les Goldman-de-Baltimore et les Goldman-de-Montclair.

Les Goldman-de-Montclair, dont est issu Marcus Goldman, l'auteur de La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert, sont une famille de la classe moyenne, habitant une petite maison à Montclair, dans le New Jersey.
Les Goldman-de-Baltimore sont une famille prospère à qui tout sourit, vivant dans une luxueuse maison d'une banlieue riche de Baltimore, à qui Marcus vouait une admiration sans borne.
Huit ans après le Drame, c'est l'histoire de sa famille que Marcus Goldman décidé cette fois de raconter, lorsqu'en février 2012, il quitte l'hiver new-yorkais pour la chaleur tropicale de Boca Raton, en Floride, où il vient s'atteler à son prochain roman.
Au gré des souvenirs de sa jeunesse, Marcus revient sur la vie et le destin des Goldman-de-Baltimore et la fascination qu'il éprouva jadis pour cette famille de l'Amérique huppée, entre les vacances à Miami, la maison de vacances dans les Hamptons et les frasques dans les écoles privées. Mais les années passent et le vernis des Baltimore s'effrite à mesure que le Drame se profile. Jusqu'au jour où tout bascule. Et cette question qui hante Marcus depuis : qu'est-il vraiment arrivé aux Goldman-de-Baltimore ?

Editions de Fallois / Paris ; 476p. ; 22€.

Mon avis : Je fus de ceux qui avaient été totalement conquis par le phénomène Harry Quebert il y a quelques années. J'étais donc plus qu'impatiente de découvrir ce nouveau roman de Joël Dicker, d'autant plus lorsque j'appris qu'il reprenait le même héros, j'ai nommé Marcus Goldman. Mais, à trop se faire des illusions sur un roman, ne risque-t-on pas d'être déçu ? Je vous annonce d'emblée la couleur : je ne le suis pas du tout. Le genre du roman n'est pas du tout le même. Et tant mieux. Ainsi, la comparaison avec ce fameux roman dont tout le monde a entendu parler est un peu moins forte. Ici, c'est une histoire de famille. Et, je dois vous l'avouer, ce genre d'histoires, c'est un peu mon pêché-mignon. 

Ce qui m'a plu d'emblée, ce fut de retrouver la plume totalement addictive de Joël Dicker. Pour moi, c'est un merveilleux conteur d'histoires. Il a une manière de raconter bien particulière, qui fait que vous vous attachez aux personnages et que vous ne parvenez plus à lâcher le roman. Même si, dans ce cas-ci, il ne s'agit pas du tout d'une enquête policière, nous sommes tout de même en quête d'une réponse : qu'est-il arrivé aux cousins de Marcus et à cette famille de Baltimore ? Cette question nous taraude dès la première page et nous poursuit durant les 476 pages du roman. Et, entre cette première et cette dernière page, se déroulent moult péripéties. Le livre se raconte à travers plusieurs périodes différentes : il y a le Marcus actuel, en 2012, qui vient en Floride pour chercher l'inspiration pour son nouveau roman, le Marcus de 2011 qui passe beaucoup de temps avec son Oncle Saul, et il y a toute l'histoire de ces Goldman-de-Baltimore que l'on suit depuis l'enfance des cousins jusqu'au jour du Drame, en 2004.

Les différents épisodes sont extrêmement bien narrés. Ils ont parfois suscité mes rires (ce qui est très rare lorsque je lis!) et, au final, je fus au bord des larmes. Ils nous plongent vraiment dans la vie des protagonistes et dans leur époque. Et, surtout, au fur et à mesure, ils font naitre en nous une multitude de questions, de doutes, ce qui, selon moi, constitue une spécificité du style de Joël Dicker.

En résumé, j'ai trouvé ce livre excellent. La tension monte crescendo et la chute est, selon moi, totalement à la hauteur. Je l'ai lu avec énormément de plaisir. C'est un coup de coeur pour ma part même s'il n'a pas réveillé en moi les mêmes émotions que Harry Quebert (eh oui, quand même une petite comparaison, j'étais obligée!). Je viens à peine de le fermer et je n'ai qu'une envie : qu'il continue. C'est un roman que je vous conseille sans la moindre hésitation.

Ma note : 18/20.